- VÉSUVE
- VÉSUVEVÉSUVEVolcan actif d’Italie, adossé à l’est aux Apennins, partiellement limité au sud par les champs Phlégréens; avec 1 281 mètres d’altitude, le Vésuve domine les régions très peuplées de la plaine de Campanie et de la baie de Naples, à l’ouest de la ville.Stratovolcan dont la base circulaire surmonte des calcaires tertiaires et triasiques, il s’est édifié grâce à la superposition de matériel éruptif déposé dans toutes les directions. C’est un édifice double, d’allure sensiblement conique, formé par deux volcans emboîtés. L’un, externe, le monte Somma (1 132 mètres d’altitude) représente les restes d’un ancien volcan, qui devait atteindre 2 500 mètres d’altitude avant la phase finale de l’avant-dernier cycle éruptif, où son sommet fut sectionné et évidé (dans les années 1990, la caldeira est quasi circulaire — 580 m x 480 m — pour une profondeur de 300 m). L’autre, situé à l’intérieur de l’hémicaldeira du monte Somma, est nommé Gran Cono (grand cône). Ces deux parties sont séparées par une dépression en fer à cheval: la valle del Gigante, dont la partie nord s’appelle Atrio del Cavallo, et la zone orientale valle dell’Inferno. Enfin, de petites élévations coniques, restes d’activités latérales anciennes, parsèment le flanc nord du massif.L’histoire éruptive du Vésuve, qui commença à la fin du Pléistocène, peut être divisée en quatre cycles qui sont respectivement marqués par l’édification de la Pré-Somma, de la Somma Ancienne, de la Nouvelle Somma et du Vésuve (stricto sensu), cône actuel. Chacun de ces cycles peut être subdivisé en périodes séparées par de longues phases de calme. Précédée d’une éruption plinienne en \VÉSUVE 800, la première éruption historique du Vésuve remonte à 79. Elle est décrite dans deux lettres célèbres que Pline le Jeune écrivit à l’historien Tacite. Après 79, son activité est surtout caractérisée par des éruptions explosives entrecoupées de longues périodes de calme atteignant parfois plusieurs siècles.Après trois cents ans de quiétude due à l’obstruction du conduit principal, la violente éruption effusive et explosive de décembre 1631 marque le début du cycle éruptif actuel. Cette éruption fut précédée de séismes qui commencèrent en 1564 et devinrent de plus en plus intenses et fréquents dans les mois qui précédèrent l’éruption. Ce fut un violent paroxysme de type plinien; marqué par de fortes explosions terminales et des émissions de coulées, il se termina en quelques jours. Mais une faible activité persista jusqu’en janvier 1632; d’autre part, à la fin de décembre, des pluies intenses provoquèrent la formation de lahars froids le long des pentes de la Somma. Après cette éruption, l’activité, entrecoupée d’interruptions de quelques années, s’est poursuivie jusqu’à nos jours. Elle se divise en périodes calmes où la cheminée d’alimentation est bouchée et en périodes actives précédées de l’ouverture d’un nouveau conduit qui reste ouvert en permanence. Ce conduit remplit alors le cratère de produits d’explosion mais surtout d’effusion jusqu’à ce qu’une ou plusieurs coulées prennent naissance sur le mur externe. La dernière période d’activité persistante, commencée en 1913, se termina par de fortes explosions en mars 1944.Le Vésuve est alimenté par un réservoir magmatique, en relais secondaire, situé à 5 kilomètres de profondeur dans des calcaires et dolomies triasiques. Dans ce massif, la variation de composition des différents produits émis au cours des temps permet de déterminer une série magmatique sous-saturée, qui varie depuis des termes trachytiques jusqu’à des téphrites à leucite. Une telle évolution fut longtemps expliquée comme résultant de l’assimilation de calcaires et de dolomies par le magma, accompagnée d’une différenciation par gravité et par transport gazeux. Cette hypothèse a été abandonnée en faveur d’une explication du phénomène par de simples mécanismes de différenciation par cristallisation fractionnée.Vésuve(le) volcan actif d'Italie, au S.-E. de Naples (1 270 m). L'éruption la plus violente (à l'époque historique) se produisit en 79 ap. J.-C.; elle ensevelit Herculanum et Pompéi.— Vignobles.⇒VÉSUVE, subst. masc.VieilliA. — [P. réf. au Vésuve, volcan d'Italie du Sud; terme gén. pour désigner un volcan] Le futur siècle gronde et s'enfle en d'âpres cuves Comme la lave écume aux bouches des vésuves (HUGO, Année terr., 1872, p. 339).— P. métaph. De quel air les rois, à l'instant où nous sommes, Regardent bouillonner dans ce Vésuve d'hommes [Paris] La lave des événements (HUGO, Feuilles automne, 1831, p. 784).— Loc. Faire son Vésuve. Se donner de grands airs. (Ds FRANCE 1907). Plantin, rappelle-toi que le vol conduit aux plus grandes fautes et même au vice! — Plantin: Fais donc pas ton Vésuve! (FUSTIER, Suppl. dict. Delvau, 1889, p. 591).B. — P. anal. ou au fig. Personne, chose à la violence impétueuse. L'article qu'il avait donné à Beauvivier (...) était (...) un Vésuve d'immondices embrasés (BLOY, Désesp., 1886, p. 287).Prononc.:[vezy:v]. Étymol. et Hist. 1831 (HUGO, Feuilles automne, p. 385: ce Vésuve d'hommes [Paris]). Empl. fig. de Vésuve, nom d'un volcan dominant Naples, ital. Vesuvio, du lat. Vesuvius.
Encyclopédie Universelle. 2012.